Depuis l’année dernière, l’industrie musicale se tourne de plus en plus vers les NFT et les métavers. La crise du covid a en effet été un moment difficile pour les artistes. L’absence de concert les a rendus encore plus dépendants des grandes plateformes de streaming. Malheureusement, celles-ci ont toujours pu imposer leurs conditions et rémunèrent très mal les artistes. Le rappeur bu$hi fait partie de ces artistes qui se tournent vers le web3, les NFT et les métavers pour développer un nouveau rapport au public en toute indépendance.

• Bu$hi Tape 2, le nouvel album du rappeur
• Lancement du Bu$hi World
• Les métavers: un nouveau média pour les communautés de fans

Bu$hi Tape 2, la nouvelle mixtape du rappeur

Bu$hi est un jeune rappeur de 22 ans. Né à La Réunion, il vit maintenant à Lyon et à réussi à gagner en visibilité grâce à son collectif Lyonzon. Ce collectif lui a permis de multiplier les rencontres et d’affiner son style. Peu à peu, le rappeur prend de l’assurance et affine son style. Si les thèmes de Bu$hi 2 sont assez communs, le succès, les femmes, lui-même, l’atmosphère musicale retient l’attention. Les intros sont assez qualitatives et variées et la nonchalance de la voix est plaisante. Pour cette ultime mixtape avant son premier album studio, Bu$hi a pu s’entourer de producteurs de renoms, notamment DJ Durel et Wondagurl. Des 13 titres de la mixtape, le trio formé par Marathon, 6 O’clock et Parachute est peut-être le moment à retenir de cet opus. Plus posés que les autres titres, moins brouillons aussi, ils montrent tout le potentiel de Bu$hi qui pourraient plaire aux amoureux du rap mais aussi à un public plus large. On peut donc souhaiter que ce soit cette voie qui soit poursuivie pour son premier album.

Lancement du Bu$hi World

Comme d’autres artistes et musiciens de sa génération, Bu$hi est sensible aux voies ouvertes par le web3. NFT et métaverses sont autant de média qui permettent de communiquer avec un public jeune, élevé aux jeux vidéos et au virtuel, sans avoir à passer par des plateformes qui contrôleraient contenu et monétisation. Le rappeur a donc mis en place Bu$hi world contenu dans le métaverse RELMS. Le Bu$hi world se trouve dans Saturn Citizen, une des 8888 dimensions de RELMS. Cette plateforme se veut ouverte à d’autres artistes qui pourront installer leur univers et y faire des concerts. Elle permettra aussi aux communautés de fans d’interagir avec leurs artistes préférés.

Les métavers: un nouveau média pour les communautés de fans

Avant-gardiste dans le rap français, Bu$hi fait pourtant partie d’un changement plus vaste, ou plutôt d’une volonté de changement. Les labels et plateformes de streaming avaient jusqu’alors tout pouvoir sur les musiciens, ils étaient les passages obligés pour aller vers le public. Si une partie de leurs revenus en dépendaient, ces artistes vivaient surtout des concerts depuis la fin de l’ère du CD. La crise du covid a changé la donne. Si le progrès des home studio a permis de se libérer en partie des labels au niveau de la production, les plateformes de streaming étaient encore plus vécues comme un carcan. La décentralisation des plateformes du web3 seront sans doute l’occasion de rebattre les cartes. En achetant un terrain sur le métavers Sandbox, Snoop Dog fait figure de pionnier. Les métavers permettent de nouvelles interactions avec le public et échappent aux plateformes centralisées. Malheureusement, l’annonce de l’expérimentation de la vente de NFT par Spotify indique que le combat ne sera pas si simple et que ces plateformes ne veulent pas perdre leur monopole.

Quelques semaines après la sortie de sa troisième mixtape, le rappeur Bu$hi veut s’offrir un coup de projecteur en transposant son univers dans un métavers. S’il faut attendre le lancement de celui-ci pour qu’on puisse juger de la pertinence du modèle qu’il veut imposer avec Bu$hsi world, ce lancement montre l’ambition de Bu$hi. Grâce à cet univers virtuel, il espère retrouver une plus grande autonomie dans les relations avec sa communauté.