La plateforme d’échanges Kucoin liste aujourd’hui 1 er avril le CFX, la monnaie native de Conflux Network. A priori, rien d’anormal, cette cryptomonnaie est déjà listée sur Gate.io, Okex et même sur Binance. Cependant, ce listing supplémentaire intervient peu de temps après le hard fork Hydra qui permet à Conflux d’adopter une architecture duelle: à côté de son réseau natif, cette blockchain vient de se doter d’une partie avec EVM, l’eSpace. Très vite, les premiers projets arrivent sur cet espace alors que le réseau d’origine peinait à attirer les développeurs.
- Présentation de Conflux Network
- Un écosystème encore parcellaire
- Le hard fork Hydra et la conversion à l’EVM
Présentation de Conflux Network
Lancée en 2018, la Conflux Foundation est à l’origine un projet universitaire qui a pour but de dépasser la limitation des blockchains de seconde génération (Ethereum, BNB Chain…). Le nombre grandissant de projets gaming et métavers rend en effet de plus en plus nécessaire des blockchains avec une scalabilité accrue. Pour répondre à ces exigences, Conflux a choisi le modèle du DAG (Directed Acyclic Graph) comme Avalanche ou Hedera hashgraph avec une structure Tree Graph pour atteindre une scalabilité suffisante. Quant à la décentralisation et la sécurité, elle est assurée grâce au choix du Proof of Work. Pour l’instant, le réseau Conflux est capable d’assurer entre 3000 à 6000 transactions par seconde. Son architecture en multi-chaîne permet aux entreprises de n’utiliser qu’une partie du réseau en fonction de leurs besoins.
Retour sur le lien entre Conflux et la Chine
Jusqu’à maintenant, l’aspect marketing était passé au second plan, l’équipe se focalisant sur le développement du réseau. De plus, Conflux a un lien complexe avec la Chine. En effet, Conflux Network est la seule blockchain qui a un statut légal en Chine. La poussée haussière de septembre était ainsi liée à la publication d’un article qui officialisait le lien entre Conflux et le gouvernement chinois, article très vite retiré. Si la Chine ne cite en réalité jamais Conflux, la blockchain est derrière un certain nombre d’initiatives chinoises. Elle pilote par exemple un stablecoin offshore dans une zone de libre échange à Shangaï afin de stimuler les paiements transfrontaliers. En fait si pour l’instant le lien avec la Chine rend le marketing compliqué, cela peut devenir un énorme avantage pour être en position dominante sur le marché chinois. Si la Chine se méfie des cryptomonnaies et de leur décentralisation, elle est très favorable à la technologie blockchain.
Un écosystème encore parcellaire
En procédant à son hard fork Hydra il y a un mois, Conflux a voulu résoudre certaines de ses limitations et se donner les moyens de passer à la vitesse supérieure niveau marketing. En effet, jusqu’à maintenant le réseau principal contenait peu d’applications. Pourtant, ce réseau a des atouts indéniables. Outre sa scalabilité, il bénéficiait du wallet Conflux Portal, un fork de Metamask plus intuitif, et le réseau propose aussi de sponsoriser les frais de transaction des utilisateurs. Cela explique l’aspect inflationniste du CFX puisqu’il faut bien rétribuer les mineurs qui assurent la sécurité du réseau. En dehors de deux DEX (Moonswap et KoichiSwap), d’un protocole de lending avec un stablecoin (TriangleDAO qui fonctionne sur le même modèle de MakerDAO) et de quelques collections de NFT, ces avantages n’avaient réussi à attirer ni les utilisateurs ni les développeurs.
Le hard fork Hydra et la conversion à l’EVM

Le nouvel hard fork apporte deux grandes nouveautés. Au niveau du consensus, le réseau passe du PoW à un système hybride PoW/PoS. Même si le PoW assure la plus grande partie du travail de validation des blocs, le PoS s’assure de la cohérence entre les différentes chaînes et permet d’éviter l’attaque des 51%, ce qui accroît la sécurité. Pour les utilisateurs et développeurs, c’est la création de l’eSpace doté d’un EVM à côté du Conflux core, le réseau natif qui reste toujours actif, qui est sans doute la plus intéressante. Le nouveau wallet Fluent permet de passer intuitivement d’un espace à un autre. De plus, l’eSpace est aussi compatible avec le wallet Metamask pour les utilisateurs qui préfèrent garder celui qu’ils ont l’habitude d’utiliser. L’ eSpace ira un peu moins vite que Conflux core car moins de place lui est laissée et les frais de transactions n’y seront pas sponsorisés. Cependant, cet espace permettant d’y déployer des applications codées en Solidity peut recevoir facilement tous les projets venant des autres blockchains dotées d’une EVM. Pour l’instant, trois bridges se sont positionnés (Multichain, Meson-spécialisé dans les stablecoins, et Celerbridge). Niveau applications, trois se sont déjà positionnées.

Le DEX Swappi, actuellement en phase de testnet, sera le centre de liquidité de ce nouvel espace. Il sera complété par Turbostarter, un launchpad qui permet de participer aux IDO si on stake le CFX sur leur site. Enfin, le partenariat avec Mask Network permettra d’utiliser le réseau Conflux pour ce projet qui veut faire passer les applications web2 sur le web3 et permettre de rétribuer via des tips en CFX les auteurs des posts qui vous ont plu. Avec un grant program des plus incitatifs, Conflux devrait rapidement amener d’autres projets sur son eSpace.
Un mois après le hard fork, la communauté a adopté définitivement le nouvel eSpace de Conflux mais il faudra sans doute attendre encore quelques semaines avant que les premières pierres de l’écosystème soient installées. Entre temps, il sera possible dès demain de trader le CFX sur Kucoin.
Attention si vous déposez ou retirez du CFX, Kucoin ne supporte que l’eSpace (alors que Binance ne supporte que le CFX wrappé sur BNB Chain, le bCFX) et non le CFX natif.
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2 réflexions sur “Conflux à la croisée des chemins: du hard fork au listing sur Kucoin”