Après deux mois d’arrêt, il était temps de reprendre notre bulletin d’actualités cryptos. Entre temps, quatre phénomènes se sont produits: la multiplication de nouvelles blockchains, l’explosion des metaverses et du GameFi, les enchères sur Polkadot et enfin les nouveaux protocoles de la DeFi. Il est donc temps de faire un tour d’horizon de ces nouveautés pour comprendre les enjeux des prochains mois. Après un nouveau ATH à 69000 dollars, le Bitcoin a subi plusieurs corrections et cette période pleine d’hésitation est propice à un bilan de fin d’année.
Niveau blockchain, le rythme a été plus que soutenus. Pour n’en citer que quatre Cronos, Velas, Elrond et Nervos par l’intermédiaire de son layer 2 Godwoken on lancé leurs premières applications. En dehors de Elrond, la solution Ethereum Virtual Machine s’impose toujours autant. Near a aussi choisi de créer un layer 2 EVM compatible, Aurora, pour avoir une place dans cet univers, même si Near dispose aussi d’un système d’interopérabilité avec ses appchains dont nous reparlerons. Tous ces lancements n’ont pas été couronné de succès. Sans revenir sur les problèmes techniques répétitifs d’Elrond, les utilisateurs ont souvent regretté le peu d’applications disponibles lors de ces lancements. Seule Cronos a vu son écosysteme s’enrichir chaque semaine, avant que Aurora ne commence à son tour son expansion. Côté Nervos et Velas (comme aussi pour Multivac, une petite blockchain EVM, ainsi que pour Boba, un layer 2 d’ethereum), seul un DEX principal est globalement déployé, le reste étant négligeable. Même si ce point de départ est nécessaire pour l’échange des futurs tokens, cette absence d’applications supplémentaires à fait fuire beaucoup d’utilisateurs de la Defi qui prennent autant d’intérêt à tester qu’à augmenter leurs investissements en utilisant les sites de farming lorsque ceux-ci ont encore les taux les plus élevés.
Pendant ce temps, Celo a continué tranquillement à enrichir un ecosystème centré sur la Defi. Même si le nombre de token utilisé reste réduit (36 seulement ont plus de 1000 holders), l’utilisation du Cusd y est assez importante, ce qui en fait sans doute la deuxième blockchain du stable avec Terra. Le lancement de son launchpad Celolaunch les prochaines semaines sera sans doute une nouvelle étape dans cette expansion.
Enfin, l’écosystème Cosmos a connu une belle expansion en cette fin d’année. L’IBC permettant à toutes les zones (=blockchains) de communiquer et de transférer leurs monnaies, les interactions et les possibilités augmentent de façon exponentielle. Avec l’arrivée de Evmos qui est aussi dotée d’une EVM (et qui servira donc de pont avec les blockchains dotées d’EVM comme Ethereum, la BSC….) et d’Agoric (qui permet de coder les smart-contracts en Java et qui offre un framework pour construire les applications), Cosmos devrait être un des incontournables de 2022. N’oublions pas non plus que Terra et Cronos sont aussi compatibles avec l’IBC et même si elles n’ont pas encore exploitées cette possibilité, il est certain qu’elles le feront dans les prochains mois.
Si vous n’avez pas encore une indigestion de blockchains, n’oubliez pas toutes celles qui vont déployer leur écosystème en 2022. Côté sharding, il faut suivre Kadena (même si son architecture n’est pas vraiment du sharding, nous en reparlerons) et Casper, qui sortent leurs launchpads dans les prochains mois, côté DAG, Conflux (dont nous avons déjà parlé dans cette vidéo) augmentera le nombre d’applications sur son réseau et Radix fera son arrivée dans la seconde moitié 2022 mais ne devrait pas rester longtemps à la traîne vu ses qualités techniques. Enfin, les layer 2 d’Ethereum continueront à augmenter et il faudra surveiller la place qu’arrivera à garder Polygon, le pionnier du genre. Pour finir cette énumération sans fin, retenez les noms d’Oasis Protocol, d’Horizen, d’Agoric sur Cosmos, de Ton (la blockchain de Telegram). Ils reviendront bientôt.
La fin d’année a été transformée par l’annonce du changement de nom de la société Facebook. En prenant le nom Meta, Mark Zuckerberg a fait de sa société le fer de lance des métaverses. Les deux métaverses les plus aboutis, Decentraland et The Sandbox, ont vu ainsi le cours de leur token et de leurs lands exploser, certains lands se vendant jusqu’à 2,5 millions de dollars. Pour ceux qui ont raté ces investissements, d’autres métaverses à construire ont encore un gros potentiel: OVR sur Ethereum mais qui aura binetôt sa blockchain, Division Network sur la BSC, Bloktopia sur Polygon, Bit.Country sur Polkdot, Kalao sur Avalanche et enfin Solice sur Solana sont autant de projets qu’il faudra suivre. Mais les métaverses sont peu à peu investis par l’univers du gaming qui proposent aussi des univers. Après Axie Infinity, Aliens World, Alice, Illivium et bientôt Velhalla. Si les premiers métaverses offrent plus de possibilités, ils demandent plus d’investissement en temps voir certaines compétences pour exploiter au mieux les lands qu’on pourrait acheter.
Alors que les crowdloans pour obtenir des parachains sur Kusama avaient commencé depuis cet été, celles de Polkadot ont débuté le 11 novembre. Les cinq premières places ont été prises par Acala, Moonbeam, Astar, Parallel Finance et Clover Finance. La deuxième série a commencé cette semaine pour les places 6 à 11 alors que les premières parachains commencent peu à peu à se déployer. Parmi les nouveaux candidats, Efinity de Enjin, Phala Network, Crust Network et Composable sont les grands favoris mais on ne sait pas encore si Bit.Country participera à cette série ou attendra la suivante. En tout cas, une fois ces dix parachains lancées, Polkadot aura un écosystème déjà très riche et pourra utiliser au maximum son interopérabilité, chaque parachain apportant ses capacités à l’ensemble du réseau.
Enfin, cette dernière partie de l’année a vu la complexification des protocoles DeFi. Alors que la DeFi 1.0 était surtout dominée par le farming ou le lending, la DeFi 2.0 a trouvé d’autres moyens d’optimiser les rendements. Depuis le succès de Olympus et de son token OHM depuis le printemps, les forkOHM se sont multipliés. Il s’agit de réserve de valeur qui cherchent à créer un stablecoin algorithmique garanti par une trésorerie. Le succès de Olympus est dû à la montée vertigineuse du cours de l’OHM et à des taux d’intérêts énormes mais les différents forks qui sont apparus n’ont pas toujours eux autant de succès. Certains se sont révélés des arnaques, d’autres n’ont pas réussi à maintenir la valeur de leur token, ce qui fait souvent dire que ces protocoles sont des pyramides de Ponzi (dans lesquelles les derniers arrivants financent les gains des premiers, ce qui donne l’illusion que ce mécanisme financier fonctionne). Nous avons déjà écrit un article sur ImmortalDAO qui est un fork OHM sur la blockchain Celo. Parmi les derniers forks qui vont arriver, on peut aussi citer NovaDAO, le premier protocole de ce genre sur Cosmos. Parmi les autres nouveautés de la DeFi, le liquid staking, surtout utilisé sur les protocoles de Polkadot, permet de staker vos cryptomonnaies sans les bloquer. Il est donc possible de récupérer les intérêts du staking tout en tradant ses actifs. Dernier protocole en date, les Bootstrap Liquidity Pool sont utilisés principalement sur Cosmos (par exemple sur le DEX d’Osmosis) qui permet à un nouveau token d’obtenir une liquidité initiale jusqu’à ce que le prix se stabilise. Nul doute que l’interopérabilité sur Cosmos et Polkdot ouvrira la porte à d’autres protocoles en 2022.