Pour ce troisième article « actus », nous irons vite sur les mouvements d’ensemble de la semaine pour faire un peu de prédictions. Mais avant, retour sur la guerre des blockchains orientées Defi. Solana n’en finit pas de battre son propre record alors que ses poursuivants ont vu leur course freiné par les dump de la semaine dernière.
Il y a quinze jours, on attendait tous fébrilement que le cours de Solana passe la barre des 100 dollars. Qu’il passe celle des 200 en pleine semaine morose n’a pas fait beaucoup de bruits, convaincus comme nous sommes que sa place parmi les grands acquise. Evidemment, il est difficile de déterminer la place de chacun. Si les deux premiers semblent définitivement hors de portée, s’il faut considérer qu’il y aura toujours un ou deux stablecoins dans les dix premiers et si l’UNI montre que malgré cette concurrence la Defi reste avant tout le lieu de la consécration de l’Ethereum, il reste quand même au moins cinq places dans le top ten. Le BNB est étrangement un spectateur de ce bull run de fin d’été et on attend toujours un retour du MATIC. Seul le Polkadot remonte peu à peu vers son ATH de mai. Ada et Solana ont donc la voie libre pour s’imposer.
Ada vient justement de faire la mise à jour Alonzo dimanche pour rendre possible les smart contracts sur son réseau. Pro et Anti-Cardano attendent les premières applications pour continuer la guerre de communication autour de celui qui a volé la place au BNB. Malgré un arrêt de sa blockchain cet après-midi, Solana a continué son implantation dans le monde de la Défi et ses tokens rewards principaux, Raydium, Saber, Sunny… chacun prêt à être le nouveau Cake, Uni ou quick affichent de belles performances. Ada ne doit donc pas rater son entrée dans cet univers s’il veut conserver sa place.
Pourtant, un autre outsider risque aussi de vouloir concurrencer la blockchain Solana. Il est peut-être silencieux car il n’y a pour l’instant pas de monnaie native comme peuvent l’être le Solana, le Polkadot ou autres Ethereum. Il s’agit évidemment d’Arbitrum. Lancée il y a quinze jours, son éco-système a plus que du succès. Dejà deux milliars de dollars y sont lockés sur différents farmings, lendings ou autres. Comparativement, Polygon a un peu moins de cinq milliards lockés malgré une implantation beaucoup longue ( Solana étant à onze milliards). C’est donc un concurrent qu’il s’agit de suivre avec attention dans ce moment où les cartes sont en train à la fois d’être redistribuées et dispersées.
En effet, nous sommes sans doute dans un nouveau tournant dans l’histoire des cryptomonnaies, histoire qui s’est accélérée avec l’arrivée des smart contracts. Les cryptomonnaies deviennent une façon d’épargner et de recevoir un revenu passif avec des taux beaucoup plus intéressants que les banques traditionnelles. De même, la mise en place de prêt en échange d’un collatéral permet d’éviter toutes les formalités administratives des prêts bancaires, pendant les utilisateurs qui déposeront les cryptomonnaies qui serviront à l’emprunt peuvent reçoivent des intérêts. Ces mécanismes financiers sont évidemment propices à une adoption de masse de cet univers et c’est pourquoi beaucoup de blockchains veulent participer à cet afflux financer ( la valeur lockée dans la Défi représente presque 10% de la capitalisation globale des cryptomonnaies). Malheureusement, cette concurrence entraîne une complexification croissante pour les utilisateurs qui doivent retenir une multitude de sites de yield farming ou de lending et manipuler beaucoup de bridges pour passer d’une blockchain à une autre ( sans compter l’utilisation de plusieurs wallets si celui qu’ils utilisent n’est pas compatible avec toutes les blockchains).
En un sens, c’est tout l’enjeu des dernières semaines et des prochains mois. Pour que la Defi puisse devenir « grand public » ( je mets de côté tous les problèmes de régulation que cela posera ), il faut une uniformisation des procédures et donc un nombre réduit de systèmes. Celui d’Ethereum est déjà là et fonctionne très bien, la blockchain principale et ses layer 2 reposant le même EVM ( Ethereum Virtual Machine ) pour construire les Dapps, on peut transiter facilement d’une blockchain à une autre. La BSC reposant aussi sur l’EVM fait aussi office de Layer 2 avec une petite subtilité, puisqu’il est adossé à un exchange, Binance. Binance a ainsi développé autour de son échange tout un éco-système rapidement appréhendable pour les utilisateurs et il semble que l’exchange Maïar s’apprête à faire la même chose autour de sa blockchain Elrond ( Egld ). A côté des EVM, il y a le système de para-chains mise en place par Polkadot. Autour de deux relay-chains ( Polkadot et Kusama), peuvent graviter une centaine de para-chains ainsi que des layer 2. Enfin, Cosmos a aussi développé depuis 2019 un réseau mais acentré puisque toutes les side-chains sont à un niveau équivalent, utilisent Ethermint ( qui les rendent compatibles avec l’EVM) et peuvent communiquer entre elles.
Quelle place peut avoir alors Solana face à ces trois solutions du problème de la diversité des blockchains ? En fait, dans une des dernières mises à jour, Solana a intégré la plateforme Wormhole qui permet l’interopérabilité entre les blockchains, comme le fait aussi la blockchain Terra, qui est en quatrième position en valeur lockée dans la Défi alors qu’on la considère souvent comme une blockchain de seconde catégorie. Cette plateforme permet donc à Solana de s’insérer dans un système global comme les trois autres solutions.
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L’année 2 de la Défi est donc celle des solutions cross-chain. Malgré tous les problèmes techniques qu’elles posent, elles sont la condition indispensable pour une adoption plus large de cette nouvelle forme de finance. L’avenir nous dira si Solana a choisi la solution qui lui permettra de rester dans le peloton de tête. En attendant, la blockchain Solana a été arrêtée cet après-midi suite à un problème technique…